Les conseils des ostéopathes sur les pleurs et le sommeil de bébé

Entretien avec Alain Gautier

Visage d'un bébé sur l'épaule d'une jeune femme de dos Phopto de Hollie Santos
Les pleurs, l’endormissement et le sommeil du bébé sont souvent source de préoccupation chez les parents

Les pleurs, l’endormissement et le sommeil du bébé sont souvent source de préoccupation chez les parents. Comment comprendre les pleurs de son bébé ? Pourquoi se réveille-t-il la nuit ? A l’occasion du congrès annuel des Ostéopathes de France qui s’est déroulé le et qui a réuni les professionnels autour du thème central du sommeil, Alain Gautier, ostéopathe D.O (Diplômé en Ostéopathie) depuis 30 ans à Strasbourg, expert dans le sommeil du bébé, nous en dit plus sur ce sujet.

Chez les bébés, quel est le trouble du sommeil le plus fréquent ?

Alain Gautier constate que ce sont souvent les pleurs qui perturbent le plus le sommeil des bébés. Il n’existe pas de zones spécifiques à traiter pour améliorer le sommeil. En revanche, il constate qu’après les séances, il est fréquent que les nourrissons dorment mieux. Plusieurs causes sont possibles :

  • Une détente générale du bébé grâce au travail global du corps ;
  • La dysfonction, qui créait une tension physique ou psychique perturbant le sommeil, disparait.

L’approche de l’ostéopathe consiste à effectuer un bilan des tensions tissulaires chez un bébé pour voir mécaniquement ce qui pourrait induire des difficultés de sommeil. Le traitement ostéopathique a pour but d’optimiser la fonction, c’est-à-dire vérifier qu’il n’y a pas d’obstacles physiques et corporels qui puissent expliquer pourquoi il y a dysfonctionnement. « En agissant sur les interrelations entre chaque fonction (couchage, sommeil, alimentation, digestion, respiration) on arrive très souvent à résoudre les problèmes de sommeil » estime Alain Gautier.

Identifier les pleurs

Il existe différents types de pleurs qu’il est possible de différencier. En effet, les pleurs représentent un moyen de communication qui a des sens. Deux exemples :

Pleur d’endormissement

C’est la plus grande croyance des parents : « le pleur empêche mon bébé de se détendre donc de s’endormir ». Or, ce pleur est le signe principal de son envie de sommeil. Son rôle est d’être un moteur, une clef pour rentrer dans le sommeil ; il a d’ailleurs été constaté que 9 bébés sur 10 s’endorment grâce au pleur d’endormissement. Il ne doit pas être anticipé, ni coupé. C’est une expression et un besoin du bébé qui doit être expliqué aux parents, afin de gommer l’impact émotionnel, passer au-dessus des injonctions sociétales actuelles et construire leur propre parentalité.

Pleur du soir

« Les pleurs du soir s’expriment par des crises souvent intenses, qui surviennent quotidiennement et toujours en fin de journée, avec l’arrivée de la nuit » explique Alain Gautier. Ces crises sont caractérisées par des pleurs dits « incoercibles », c’est-à-dire que les parents ne peuvent pas les empêcher ou les arrêter.
Cependant, ils peuvent apprendre à les gérer et essayer d’accompagner leur nourrisson, notamment par la mise en place de situations « calmantes » pour tous, telles que le bain, le maintien d’un environnement calme, les paroles, les bercements dans les bras…

Attitude des parents et sommeil du bébé : quelle relation ?

Un bébé n’a pas un problème de « sommeil ». Selon Alain Gautier, c’est dans la dynamique de la famille que l’on trouve les moyens d’installer un sommeil de qualité. Les parents doivent comprendre l’organisation du sommeil de leur enfant. Par exemple, ils ne doivent pas se précipiter quand il pleure un peu, car il peut être dans une phase agitée. Il faut le laisser se calmer seul. S’il ressent vraiment un besoin, il continuera à pleurer. Cela devient un pleur d’appel. Le prendre dans les bras ou le solliciter inutilement risque de perturber son rythme et de créer un besoin.

Sommeil de contact : de quoi s’agit-il ?

Cet endormissement de contact (par le contact) répond souvent naturellement au désir d’anticiper ou de couper les pleurs à tout prix. Les pleurs étant perçus comme un obstacle certain au sommeil. Ce type d’endormissement fait partie des possibilités offertes aux parents pour réussir à endormir leur bébé, mais s’il peut être efficace, il n’est pas le seul moyen ni forcément le meilleur. En effet, couper les pleurs peut devenir contraire à la dynamique de l’endormissement et au besoin du bébé.

Les principales croyances

  • Le bébé confond le jour et la nuit : avant 6 semaines, le nourrisson ne différencie pas le jour et la nuit, après ce n’est plus le cas. Il existe néanmoins des exceptions que les parents envient jalousement.
  • À 5 mois mon bébé devrait faire ses nuits : sauf qu’une nuit complète d’un bébé à 5 mois a en moyenne une durée de 5 heures…
  • Lorsque bébé pleure la nuit, il faut le calmer en le prenant dans les bras ou dans le lit : le sommeil du bébé est caractérisé par des micro-réveils qui peuvent se manifester par des pleurs. Il faut d’abord lui donner une chance de se rendormir seul puis essayer de comprendre son besoin. Si les parents le prennent dans les bras ou le nourrissent systématiquement, le bébé aura besoin d’eux pour se rendormir à chaque micro-éveil, il risque d’en prendre l’habitude. La connaissance et la compréhension du rôle du pleur d’endormissement est absolument indispensable pour que le marchand de sable puisse passer. Mais ce pleur a des limites qu’il faut connaître.